Lettre de l’otarie
par Elizabeth LC
Notre équilibre est fragile. Le mien en tout cas… La plupart du temps je tiens le coup, et j’ai heureusement de quoi m’occuper (la gestion du blog notamment !)
Mais quand l’autre matin j’ai eu une panne d’internet, qui par chance fut brève, j’ai été en état de panique totale. Je veux bien être confinée, mais pas coupée du monde !
J’ai du mal à penser la situation où nous sommes. Je n’arrive pas à avoir peur, pas pour moi-même du moins. Spontanément, j’ai sans doute la croyance illusoire que ça ne peut pas m’arriver à moi – et la superstition de me dire que je ne devrais pas l’exprimer ouvertement, ça pourrait porter la poisse. Cela étant, je respecte à la lettre la consigne « restez chez vous ».
J’ai eu une idée. J’ai commencé à récolter des documents concernant la manière dont, ici en France du moins, on a réagi au coronavirus. Les feuillets de consignes distribués par la mairie. La copie imprimée de la lettre d’Annie Ernaux. Un article du Nouvel Obs « Pour comprendre la psychologie d’une population travaillée par une épidémie... » citant des extraits d’un ouvrage de Jean Delumeau (cela parle de la peste au Moyen Age, mais tant de choses peuvent être extrapolées). Et je ne sais quoi encore… Je vais rassembler tout ça et quand ce sera fini, j’en ferai un album pour garder la trace de cette période si étrange.