Une ombre de marché

par Bernard M.

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Surprise, ce matin il y a eu un tout petit marché sur la place sous la halle !

L’espace a été soigneusement barriéré. La police municipale effectue un contrôle à l’entrée, vérifie les autorisations de sortie, une seule personne par foyer est autorisée et il y a un sens unique à respecter. Un organisateur explique sans relâche à toutes les personnes qui se présentent comment ça se passe et quels sont les commerces présents. Les stands sont espacés de plusieurs mètres et les chalands se présentent en ordre dispersé. La petite queue, surtout entre huit et neuf à l’ouverture, est tranquille et disciplinée.

Quant à moi, je fais un petit tour par l’extérieur pour voir si je vais y aller. À vrai dire, hier, ignorant qu’il y aurait cette petite reprise (il faudrait tout de même que je me mette à la lecture de la presse locale !), j’ai fait des courses de primeurs et n’ai donc besoin de rien côté légumes. Je regrette un peu. J’entends un des agriculteurs chez lequel je vais en temps normal qui dit à une dame arrêtée à son stand : « merci d’être venue, merci de nous soutenir ».

Certains choix des commerçants présents m’étonnent. Pourquoi par exemple le marchand de fromage qui a son magasin en ville a-t-il été retenu, il n’avait pas besoin de cette présence en plus. Par contre il n’y a pas « Monsieur yaourt », un gars qui produit des yaourts, fromages blancs, crème fraîche, excellents, ce qui est bien dommage. Il n’y a pas en ville de crèmerie digne de ce nom, le fromager ne fait pas de laitage.

Sur le panneau à l’entrée il est indiqué que c’est une expérience et que selon la façon dont ça se sera passé, elle sera renouvelée ou pas la semaine prochaine. J’espère que ce serait avec des commerçants différents car il serait bon de pouvoir offrir cette opportunité, une fois au moins, au plus possible de petits producteurs du coin.

C’est chouette en tout cas, ce petit avant-goût de déconfinement. Bien sûr il ne s’agit pas de baisser la garde mais de montrer qu’en procédant avec mesure et responsabilité, il y a moyen de ne pas tout arrêter.

À l’heure où j’écris, onze heures trente, il n’y a plus la moindre queue, le marché s’éteint petit à petit, j’espère que les commerçants auront tout de même un peu vendu…