Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vivre confinés
7 avril 2020

Un jour ordinaire

par Bernard M.


Hier, jour ordinaire….

Quel jour d’ailleurs, il faut y penser pour le savoir…

L’ordinateur dès le matin… les mails… quelques lectures ici et là… regarder par la fenêtre… la place vide, le moindre passant suivi des yeux… j’ai fini mes lectures de Morin, alors il faut tenter de passer à la rédaction de l’article… les phrases viennent bien laborieusement… difficile de se concentrer… dans ce temps bizarre, sans bornes précises, il semble ne pas y voir urgence… alors, de nouveau, les coups d’œil sur la place, la rêverie…

Pas de courses alimentaires ce matin, juste un petit saut en face, à la boulangerie, pour la baguette fraiche.

Ensuite j’aide D. pour la préparation du cours de yoga qu’elle va donner en ligne à ses élèves le lendemain. Elle se lance, c’est la première tentative depuis le confinement, il faut s’approprier l’outil qu’elle va utiliser, faire des essais de cadrage, comment placer correctement l’ordinateur pour qu’elle soit bien dans le champ quand elle montrera les postures. C’est si peu naturel. Elle ne se sent pas à l’aise, ce ne sera pas facile hors de la présence réelle, comment être dans la concentration à ce qu’on fait, comment oublier les machines…

Pas de travail au jardin. Le vent d’autan souffle fort. Il est exaspérant en temps normal. Alors là ! Juste une petite sortie pour constater que presque toutes les fleurs de la glycine qui étaient en train de s’ouvrir sont à terre. Une petite contrariété dans la contrariété générale. Mais comment se fait-il qu’elle pèse autant pourtant… Ce détail minuscule est comme une pique supplémentaire, une goutte d’eau faisant déborder le vase de la morosité latente.

Après le déjeuner, lecture du journal sur le canapé du salon. Je le récupère tôt le matin, dans le hall d’entrée, je le ramasse précautionneusement - où a-t-il traîné ?, qui l’a touché ? - et réserve sa lecture pour ce moment de l’après-café. Et je glisse parfois dans l’assoupissement !

Reprise de la routine l’après-midi, lecture, écriture, mais en essayant d’être moins sur les écrans.

La petite promenade rituelle pour couper l’après-midi. Chaque jour on part vers un point cardinal différent, essayant de varier les itinéraires. Les croisements à distance sont rares et les échanges de sourire ou de saluts moins systématiques. Est-ce l’effet du ciel laiteux, du vent désagréable ? Chacun semble plus dans sa bulle.

Au retour quelques échanges téléphoniques. D. entreprend de lire un livre à distance sur Skype au petit bonhomme à Paris. C’est une première aussi. Il apprécie et D. également. Ça change des simples échanges de nouvelles dont on a vite fait le tour. Moi je tente un festival de grimaces !

Ensuite je presse un peu le mouvement du dîner pour que nous soyons à l’heure pour regarder Habemus Papam en diffusion directe (des expériences précédentes nous ont appris que la version originale était souvent absente dans le replay, alors on ne prend pas le risque). Ce film est excellent. Ce mélange de componction vaticane, d’envolées burlesques totalement improbables à la Fellini, de profonde émotion devant cet homme si profondément désemparé, fonctionne parfaitement. Piccoli est admirable de retenue et fait ressentir magnifiquement dans ses gestes, sur son visage, tout le désarroi de son personnage.

A l’issue du film nous yeux ont, par mégarde, traîné dix minutes sur Le gendarme à New York. Quelle absolue nullité ! Heureusement nous avons coupé suffisamment vite pour que les grimaces de De Funès ne viennent pas polluer la trace en nous des bouleversants regards de Piccoli.

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Ah Ah ! Expérience comparable avec Habemun Papam, suivi de cinq minutes de de Funès ! Même conclusion sur le contraste !<br /> <br /> Hier soir de l'excellence avec « Paris – Texas »
Répondre
Vivre confinés
  • Blog à vocation temporaire créé par l'Association pour l'autobiographie (APA) pour accueillir vos témoignages au jour le jour en ce temps du "vivre confinés". http://autobiographie.sitapa.org
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Comment contribuer à ce blog

Adresser votre texte (saisi en word, sans mise en page, en PJ à votre mail) à l'adresse :

apablog@yahoo.com

- Envoyez si possible une image (séparément du texte)

- Précisez sous quel nom d'auteur il doit être publié

- Il est préférable que le texte ne soit pas trop long... pour en rendre la lecture plus aisée

L'activité de ce blog a pris fin le 1er juin 2020. Il reste néanmoins disponible à la consultation.

Newsletter
Archives
Vivre confinés
Publicité