Retour à Blogoland
par Bernard M.
J’ai pas mal blogué il y a quelques années (et même tenu un journal en ligne avant même l’existence des blogs !) sous les espèces d’un certain Valclair d’abord puis plus brièvement sous celles d’un plus transparent Bernard M.
J’ai tout à fait interrompu cette activité en 2014 (2014 ! six ans déjà que j’ai arrêté ! à peine croyable ! vertige du temps qui passe si vite, je devrais avoir l’habitude mais rien à faire, je suis chaque fois surpris. Fermons la parenthèse !). J’avais cessé d’écrire mais je passais à l’occasion lire ceux de mes complices en bloguerie qui continuaient. Mais depuis des mois et des mois (un an ? plus ?) je n’avais plus du tout remis le nez dans tout ça.
Feu mon blog, dernière entrée, 31 juillet 2014
La situation de confinement et cette reprise de ma propre écriture de blog m’ont poussé à y retourner depuis quelque temps. Mes Chroniques sont toujours là dans un recoin d’internet, la page continue même à se modifier de façon continue sans la moindre intervention de ma part puisque les liens vers les blogs auxquels j’étais (je suis) abonné s’actualisent de façon automatique. Un peu étrange d’ailleurs de penser que la page évolue sans que j’y aie la moindre part, sous l’effet de robots. Ainsi le dernier blog actualisé (à l’heure où j’écris) c’est le Traces et Trajets de Gilda et je retrouve dans les fidèles Les Petites Paroles de l’amie Coumarine qui a l’air de faire sa page tous les jours, l’ami Pierre d’Alter Ego, apaïste de longue date et que beaucoup ont croisé à l’occasion de Journées ou de Tables rondes ; et de nombreux autres qui semblent toujours blogueurs actifs.
Je lis un peu et les retrouve avec plaisir. Dans leurs marges il y a quantités de liens, des noms de personnes que j’ai suivies à un moment ou à un autre. Clic par ci, clic par là… Qui publie, qui ne publie plus. Des images remontent de personnes rencontrées IRL (in real life), comme nous disions, certaines dont j’avais oublié jusqu’à l’existence. Je suis content de ma promenade.
Évidemment revient assez vite le problème de tout ça, à savoir la dispersion : impossible de tout lire, beaucoup de zapping, beaucoup de survol avec tout ce que ça a de profondément frustrant. Déjà que dans notre petit blog partagé de l’APA on a du mal à tout lire, alors si on va se promener ailleurs ! (C’est une difficulté que l’on retrouve de façon décuplée dans les réseaux sociaux et c’est la raison principale pour laquelle je me suis toujours refusé à y avoir une présence).
Je fais aussi quelques plongées dans mes propres écritures, d’abord à partir des catégories puis un peu au hasard des liens internes que je croise. Ah oui, cette rencontre c’était à ce moment-là ; tiens j’avais écrit cela de ce film ; quel drôle de souvenir m’était remonté à cette lecture, etc… C’est vertigineux. Puissance de l’intertextualité que permettent les liens et qui font voyager loin dans l’espace mais aussi dans l’épaisseur du temps… Plaisir de la relecture et mélancolie face à ce que l’on sait qui ne reviendra plus, émotion aussi à lire quelques commentaires de personnes que je sais décédées. Je m’arrête avant d’être trop envahi par cette matière passée…
Je fais autre chose aussi en plus de cette promenade dans les écritures des uns et des autres. Je vais visiter les messageries auxquelles renvoyaient mes blogs, des boîtes mail que je n’avais pas ouvertes depuis plus d’un an. L’une d’elle apparemment n’existe carrément plus. Supprimée par l’opérateur pour manque d’activité ? Je ne savais pas que c’était possible. L’autre, créée au temps du blog Valclair, donc plus ancienne, existe toujours. J’en élimine une bonne quantité de spams et voilà qu’au milieu je tombe sur deux messages datant l’un de novembre de l’amie Ségolène, l’autre de décembre de l’amie Marie, des personnes qui ont quitté la toile depuis longtemps, des « perdues de vue » qui sont des personnes qui ont compté dans notre petit groupe de blogami(e)s. Une vraie bonne surprise à laquelle je ne m’attendais pas. Je suis ému. Je m’empresse d’écrire de longs mails et vais espérer des réponses. Je ne mettrai pas un an à retourner sur cette boîte mail !
Et d’ailleurs j’y suis retourné après avoir terminé ce billet et alors que je m’apprêtais à l’envoyer à notre chère maitresse de blog. Pas de réponse encore des deux blogamies. Mais, nouvelle surprise, plus surprenante encore, venue d’un temps plus ancien de ma blogovie : ne voilà-t-il pas qu’apparaît un message d’Eva ! Eva des Regards solitaires ! Une des pionnières de l’écriture en ligne en France qui a commencé à tenir son site en 1999, au siècle dernier figurez-vous, qui l’avait interrompu depuis de longues années et qui a cru me reconnaître dans ce Bernard M. de Vivre Confinés. Elle-même s’est remise à écrire un blog depuis le début du confinement. Je le lis avec gourmandise, ravie d’avoir de ses nouvelles par ce biais.
Effets induits du confinement ! Il en est quelques-uns qui sont heureux !
(dimanche 5 avril)