Quel été ?
par Catherine Bierling
Après la floraison des cerisiers
La neige légère des peupliers
Ouate le sol et volète au vent
Innocemment
L’acacia dissimule ses griffes
Sous de lourdes grappes acidulées
Le sureau déploie ses ombelles
Les marronniers ont ressorti
Leurs chandelles de fête
Tandis qu’en catimini
Les tilleuls se préparent
À embaumer nos soirs
De leur chaude odeur sucrée
Mais où serons-nous, amis
Dans un mois, dans un an
L’angoisse diffuse nous aura-t-elle quittés
Aura-t-elle redoublé
Célébrerons-nous le retour de l’été
Craindrons-nous un hiver permanent ?
Prétendra-t-on encore avec la même légèreté
Qu’on ne peut pas stopper
L’économie
« Pour sauver quelques vieux
Qui de toute façon
Vont mourir dans six mois. »
Malgré l’arrivée
De la saison estivale
Dans ce monde déshumanisé
J’ai froid à l’âme
(12, 13 mai 2020)
(Citation du maire de Tübingen)