O. au balcon
par Anne Poiré
Cette nuit j’ai reçu un message de M. Encore une façon différente de vivre ces semaines « à part »... J’ai écrit hier soir sur notre blog un petit poème, léger, sur les balcons, illustration en quelque sorte d’une photographie avec l’un de nos parapluies d’art, en lien, souriant, avec l’actualité, puisque depuis les balcons, les soignants sont applaudis, depuis des semaines.
Mon texte a touché M. en plein cœur.
Depuis le début de la crise, sa fille, adulte, autiste, placée dans un foyer, sa belle O., qu’elle reçoit d’ordinaire un week-end sur deux chez elle, n’a plus pu sortir. M. non plus ne peut plus aller la voir sur place. Elle se contente de s’approcher de l’institut, elle reste dehors. Toutes deux se contemplent, de loin. O. reste penchée au balcon, M. a joint une photographie, pour en témoigner. Elles se regardent, elles se parlent avec leurs yeux.
Elles attendent.
J’aime quand la poésie – entre les mots - annonce de futures retrouvailles.
L’une en haut, l’autre en bas du fameux balcon.
Elles attendent.