La vraie nature des gens

 par Martine B.

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 J'ai entendu ce matin à la radio deux anecdotes qui m'ont choquée.

Des Américains sur le tarmac ont été acheter la livraison chinoise de masques prévue pour la France trois fois plus cher que le prix indiqué. (La Chine s'est laissé tenter, l'argent n'a pas d'odeur).

À Montpellier une propriétaire a harcelé, coupé l'eau et chassé une infirmière en service et sa famille car elle la pensait porteuse du virus en lui demandant en plus de désinfecter tout l'appartement à ses frais ! L'infirmière a dû déménager et a porté plainte à juste titre. J'espère que cette propriétaire indigne sera lourdement condamnée.

Il y a aussi tous les lâches anonymes qui harcèlent sur internet les personnels de santé pour les dégager de leur logement, la haine ne comporte aucun risque.

Dans ces situations de guerre ou de pandémie, la peur, bien mauvaise conseillère, semble encourager le chacun pour soi. Elle révèle aussi la vraie nature des gens.

Il y a les nuisibles, les envieux, les cupides sans empathie comme ceux qui pendant la guerre dénonçaient à la Gestapo leurs voisins, leurs concurrents dont il est question dans le livre de Pierre Assouline La cliente.

Il y a ceux en grande majorité qui disciplinés supportent leur sort dignement et tentent de protéger leur famille et leurs proches.

Et puis il y a les courageux, les généreux prêts au risque de leur vie à se mettre au service des autres et à sauver des vies comme les Justes ont sauvés des enfants juifs. Aujourd’hui ceux qui vont travailler mal protégés (volontaires ou pas) avec la peur au ventre, les personnels soignants ou de service directement exposés au virus. Ceux qui s'engagent partout où c'est nécessaire renforçant les équipes médicales, prêtant leur appartement vacant près des hôpitaux, mettant en ligne gratuitement leurs compétences pour confinés les plus démunis.

On applaudit sur les balcons mais il faudra faire davantage : revaloriser les métiers de services indispensables à la nation, améliorer les conditions de travail sans oublier de mieux rémunérer.