Car que faire en un gîte à moins que l’on n’écrive ?
par Elizabeth LC
Certaines personnes sont plus portées que d’autres à tenir un journal de confinement : celles dont le métier c’est, justement, l’écriture. Loin des polémiques (évoquées ailleurs sur ce blog) au sujet des journaux de Leila Slimani ou Marie Darrieussecq, voici quelques publications à signaler. Sur des blogs, sur des sites, sur FaceBook… Il y a autant d’approches que d’auteurs : les uns en solo, d’autres en collectif. Mais tous avec une attention extrême à ce qui se passe, comment le dire, comment le comprendre. Soi et les autres. L’avant, le pendant et l’après.
1. Christophe Grossi sur son site Déboîtements. Ce journal a débuté le 15 mars 2020 ; tenu au jour le jour, il sera mis en ligne chaque dimanche sur ce site jusqu’à la fin du confinement.
Il écrit à la 2e semaine : « Je vois bien quelle nécessité me pousse à poursuivre tous les jours ce Vital journal viral : pour faire tomber ma colère, sortir de ma sidération, tenir le coup et continuer à être relié aux autres. Je saisis mieux aussi pourquoi je tiens à témoigner. »
2. Sur FaceBook, Laurent Herrou est en tandem avec Alexandra Bitouzet avec « chaque jour, une vidéo, pas à heure fixe, parce que je n'écris pas à la même heure, mais toutes (sauf une seule, qui était le texte brut, avec une photo, 24 mars je crois) avec cet intitulé : « Confinement, (date). Alexandra Bitouzet et Laurent Herrou proposeront à partir du 17 mars 2020 sur leur page respective un "Journal de Confinement", écrit ou lu (ou pas) suivant les jours, les envies, les nécessités… »
3. Le site L'aiR Nu proposé par Pierre Cohen-Hadria, Mathilde Roux, Anne Savelli et Joachim Séné a mis en place un blog collectif intitulé Ce qui nous empêche.
« Nous pourrons y raconter, jour après jour, des éléments de vie quotidienne, noter nos réflexions, nos pensées mais aussi développer des fictions. Qui voudra, parmi nous, écrira long ou court, chaque jour peut-être ou peut-être une seule fois. Nous pourrons être plusieurs à écrire en même temps. Il y aura peut-être des jours sans.
Garder une trace collective de ce qui est en train de se produire alors même qu’on ne peut plus se voir ; écrire séparément mais en se donnant la possibilité de se répondre, de s’influencer, de se piquer des idées ou le nom d’un personnage... Voilà ce que, en ce 16 mars 2020, nous avons en tête ».
4. Guillaume Vissac continue son Carnet de bord sur publie.net : les aléas d’une maison d’édition aux prises avec la crise sanitaire. Comme des poupées russes, cette entrée donne accès aux liens vers d’autres journaux de confinement, ceux de Daniel Bourrion avec son Face Écran, Jérôme Orsoni et ses Cahiers fantômes, Benoit Jeantet et son blog Confiné(e)s…
5. Les Journaux-contretemps d’Arnaud Maïsetti n’ont pas été créés spécifiquement pour le temps du confinement, mais ne soyons pas trop rigides.
Sous l’image de bateaux amarrés dans un port de plaisance, il note : « Le large paraît virtuel, comme l’au-delà pour un athée. Le mois de mars n’a pas eu lieu ; le mois d’avril vient d’être annulé. Oui, on reste décidément à quai. »