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Vivre confinés
31 mars 2020

Qui suis-je pour parler à sa place ?

 

par Annie R.


Je me réjouis que l’Apa-blog se remplisse jour après jour ; je craignais que les « anciens » se découragent, et que de nouvelles plumes (expression délicieusement obsolète) hésitent à se lancer. Moi-même j’entends souvent dans ma tête cette phrase des spectacles de Guy Bedos : « Au moment même où je vous parle… je suis pris d’une furieuse envie de me taire ».

Et voici que nous arrive un reportage inédit aux Batignolles ! De nouvelles chroniques familiales ! Eure-et-Loir n° 2 ! De Suisse, la suite ! Qui nous fournit un atelier d’écriture, « surréaliste et joyeux », pour nous sortir de nos blocages déprimés. 

Parmi les questions (découpées dans les journaux) proposées par Emmanuelle, j’ai choisi celle-ci : « Qui suis-je pour parler à sa place ? »

Mais est-ce vraiment une question ?

Plutôt un refus de répondre, avec humilité, mais fermement. Parler à la place d’un(e) autre ? Comment pourrais-je, et de quel droit ? « Je est un autre » (Arthur Rimbaud), peut-être, mais je ne suis pas l’autre. D’ailleurs : Qui suis-je ? Euh… en combien de lignes ?

Parler avec les autres, pour parler en leur nom, et pas à leur place ? Vaste sujet. Politique.

En lisant le blog APA des confinés… je ressens combien chacun y parle de sa place. Quoi de plus évident et nécessaire.

Parler. Mais aussi se taire. Ecouter. Lire, écrire, se répondre.

« Questions pour temps d’épidémie », dans un autre genre, c’est le titre d’un beau texte de l’écrivain israélien David Grossman, dans Libération du 25 mars.

DSC04562


Tiens, je ferais mieux de rester au niveau des pâquerettes. Tous ceux dont la place n’est pas trop loin d’un jardin savent que le printemps, lui, n’a pas été suspendu. Au sol les violettes et les primevères, à l’étage au-dessus les buissons éclatants, dans les arbres les oiseaux qui nous chantent des trucs pas possibles. Une amie à qui j’envoyais une image de notre jardin, en disant que privés de grands espaces nous avions au moins cela, m’a répondu : « Il y a en effet plus sordide comme prison… merci pour les fleurs et les couleurs ! »

Côté promenade, aujourd’hui je ne sais pas encore. Hier nos pas, guidés par le soleil, nous ont mené vers les zones des entrepôts et ateliers de bateaux. Certains sont encore dans leur emballage, confinés ! 

Au niveau des pâquerettes, ou du bitume, encore : tous ces gens qui promènent leur chien… et qui ne ramassent pas, moins que jamais ! « C’est peut-être un détail pour vous/Mais pour moi ça veut dire beaucoup ! » (Michel Berger, chanté par France Gall)

Continuez à écrire.


(31 mars 2020)

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