Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vivre confinés
31 mars 2020

Avec Edgar

par Bernard M.


Je suis plongé, dans la perspective de la rédaction d’un papier pour La Faute à Rousseau, dans les bouquins d’Edgar Morin intégrant une part autobiographique. Enfin dans une partie d’entre eux, car il y en a une quantité impressionnante chez ce polygraphe à la production vraiment océanique. Effet du confinement aussi sans doute. En temps normal je me serais contenté de la lecture de son dernier opus et d’un vague coup d’œil sur certains de ses autres livres, là j’en relis certains pour de bon.

J’ai terminé donc Les souvenirs viennent à ma rencontre, un gros pavé publié à l’automne dernier et qui nous a fourni l’occasion de cet article pour la revue. C’est un texte qui impressionne et d’autant plus si on le rapporte à l’âge de son auteur. Diable, une mémoire pareille, une telle clarté d’expression à presque cent ans ! (bon, j’imagine qu’il a puisé dans des notes et qu’il a eu des aides, mais il n’empêche, chapeau !). C’est souvent passionnant. Pas toujours. Sa volonté de parler de tout, de montrer qu’il a croisé, milité, travaillé, fait la fête avec une telle profusion de gens de milieux divers et de personnalités intellectuelles marquantes, finit par devenir fatigante, voire un peu déplaisante. De nombreux portraits développés, fins et très évocateurs compensent heureusement cet effet catalogue. Il y a par moments des redites, une expression un peu lâche. Bref le livre aurait gagné à être mieux relu et un peu resserré. Mais il n’empêche, la présence au monde de cet homme, sa présence aux combats et débats politiques et intellectuels de son siècle, est tout bonnement époustouflante.

 

Edgar_Morin1

Edgar Morin sur le tournage de "Edgar Morin, Chronique d'un regard", 2015
(image Wikipedia)

 J’ai repris donc, dans la foulée, Autocritique, l’analyse qu’il a effectuée en 1958 de son rapport au parti communiste. J’ai ce bouquin dans l’édition de 1970 de la collection Poches politiques du Seuil avec une préface qui rappelle combien les processus de pensée à l’œuvre dans l’adhésion au stalinisme pouvaient se retrouver dans les sectes militantes de l’après mai. Je le relis avec grand plaisir. On y trouve une exposition détaillée de la situation politique, des évolutions du PCF, des processus psychologiques d’adhésion quasi mystique que le Parti a pu susciter puis des voies diverses selon lesquelles certains se sont distancés, le tout écrit d’une plume précise et tenue et rehaussé de vivants portraits des protagonistes.

Amusant, j’y retrouve un ticket de métro qui a dû servir de marque-page et je lui donne illico la même fonction. Un ticket de métro poinçonné ! Oui, poinçonné et qui, dare-dare, me ramène Le Poinçonneur des Lilas

En attendant de retrouver Vidal et les siens et quelques-uns des Journaux publiés pour compléter ma plongée…

 


 

 (mardi 31 mars, 10 heures)

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Vivre confinés
  • Blog à vocation temporaire créé par l'Association pour l'autobiographie (APA) pour accueillir vos témoignages au jour le jour en ce temps du "vivre confinés". http://autobiographie.sitapa.org
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Comment contribuer à ce blog

Adresser votre texte (saisi en word, sans mise en page, en PJ à votre mail) à l'adresse :

apablog@yahoo.com

- Envoyez si possible une image (séparément du texte)

- Précisez sous quel nom d'auteur il doit être publié

- Il est préférable que le texte ne soit pas trop long... pour en rendre la lecture plus aisée

L'activité de ce blog a pris fin le 1er juin 2020. Il reste néanmoins disponible à la consultation.

Newsletter
Archives
Vivre confinés
Publicité