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Vivre confinés
31 mars 2020

Journal en Eure-et-Loir, 2

 

par Maggy


20 mars

Date anniversaire de Philippe. Il avait soufflé l’an dernier ses 87 bougies avec l’aide de son arrière petit fils Louis, 4 ans…

Les enfants téléphonent : heureusement que Papa est parti, on n’aurait pas pu l’entourer, le soigner, aller le voir à l’hôpital… Je pense qu’il aurait été consterné de constater ce bouleversement et terriblement anxieux pour les siens.

 

21 mars

 Vous avez dit printemps ? Il fait froid… C’est samedi et je me jette dans un tas d’activités pour oublier que le week-end commence et qu’il n’y aura personne autour de la table familiale. Souvent les hirondelles et les enfants réapparaissaient vers cette date.

J’envoie par mail à mon gentil photographe des photos prises sur mon I-phone pour qu’il me les tire sur papier. Depuis le mois de novembre je n’arrivais pas à m’y intéresser. Je vais pouvoir commencer l’album de 2020. J’essaierai d’y ajouter quelques dessins satiriques dont je suis largement abreuvée par What’s app, sur notre compte familial. J’y vois avec plaisir de petites séquences des premiers pas de Deryl et Nicolas, deux de mes arrière-petits-fils à la Réunion et aux U.S. – deux pays dont on commence à parler au sujet du virus.

 

Dimanche 22

« Normalement », comme aurait dit Marvin bébé, le dimanche on fait un bon déjeuner. Je n’y ai pas pensé et, vers deux heures, je me fais une assiette de n’importe quoi avec un coup de rouge tout de même.

Et dire que je m’étais fait une joie de retrouver les vieux amis de l’APA rue d’Ulm pour la table ronde…  Je décide de commencer ce journal pour le blog du confinement (quel vilain mot !) et de me faire pour la semaine un emploi du temps.

Mes voisins (la maison à gauche) se sont manifestés. Lui a fermé son entreprise et propose son aide pour n’importe quoi. Je ne dis jamais non.

Téléphone de mes 4 enfants – Vidéo-conférence avec Paul aux US. Le petit Louis commence à bien parler français. J’essaye de lui apprendre une vieille chanson : « Bonjour Madame ! Que vous avez un beau bébé… »

 

Lundi 23

Premier jour de ma semaine « programmée ». 8 à 9 : petit déjeuner – ranger la cuisine – nourrir les mésanges et les écureuils.  Regarder mes mails et messages. Toilette, le lit à recouvrir sommairement etc… Mais tout mon planning se délite à cause du téléphone et de Whats’App qui s’affole.

Les petits-enfants tous en télétravail ou télé-études envoient des dessins humoristiques, des extraits (sérieux) d’articles. Les chiffres s’entremêlent, combien de morts, combien de « dépistés » ?  J’essaye de les oublier et de penser à autre chose.

J’entreprends de tailler mes rosiers – ce que je n’ai jamais fait- et je prends conseil de l’internet. Mais je ne savais pas que la taille dépendait du type de rosier : sont-ils anglais, remontants ou non, etc. ? Je n’y comprends rien et taille un peu n’importe comment, privilégiant ceux qui ont une bonne allure. J’ai vite mal au dos et à la main droite.

taille-rosier-l760-h550

(image Rustica)

La télévision le soir me redonne un grand coup au moral. Je termine Une vie française de Jean-Paul Dubois, ce n’était pas une bonne idée de lire ce livre en ce moment – très nihiliste, tous les gens sont détestables, la vie épouvantable. J’ai envie de chanter avec Souchon : « la vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie ».                         

Je vais essayer de finir le livre d’Edgar Morin – encore 300 pages ! – notre vaillant centenaire.

 

Mardi 24

Il fait beau. Je vais marcher un peu. Je pars, munie de mon laissez-passer sur la route qui passe devant chez moi et qui est un bout de G.R. J’ai mal partout et puis cela s’arrange. Le vent reste froid.

Je compte mes pas, quatre cent mètres – j’arrive au Moulin. Une petite voiture est garée sous les arbres : des Parisiens sont arrivés. J’ai entendu que 20 pour cent des Parisiens s’étaient réfugiés à la campagne. T. a vu arriver sa fille et son compagnon qui télétravaillent chez elle, je l’envie.

Encore 100 mètres. Je salue un couple de loin qui travaillent dans leur jardin. Ils se rapprochent derrière leur grillage et nous papotons à 5 mètres les uns des autres sagement. Puis je rentre sagement - me promettant de recommencer, la marche et le bavardage m’ont fait du bien.

A 16 heures j’ai un rendez-vous téléphonique avec mon fils Antoine, et un conseiller fiscal pour démêler une situation assez embrouillée.

 

Mercredi 25

Je dois regarder mon agenda pour savoir quel jour on est…

Je vais au village, pour la première fois depuis 9 jours. Posté quelques lettres, quelques médicaments à la pharmacie et une baguette de pain frais, un luxe. J’ai mon papier dans la poche, un flacon d’alcool, un masque que j’ai déjà mis une fois mais qui devra durer, étant donné que j’en ai deux… Les commerçants sont protégés par une cloison de plastique astucieuse. Dans le village quelques personnes se parlent, de porte à porte, en respectant les distances.

 

 

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