Réfléchir sur les pratiques des diaristes
Hier Angela Merkel s’est exprimée à 17h30, après la conférence vidéo entre les ministres-présidents des différents Länder qui se sont mis d’accord. La principale mesure est l’interdiction de réunion de plus de deux personnes mais, parce que c’est important de prendre l’air et de bouger, on a le droit de se promener (à deux) à condition de tenir une distance d’un mètre cinquante/deux mètres avec les autres.
Pourquoi les consignes allemandes divergent à ce point de celles des pays voisins ? Viktor me dit que la constitution interdit le confinement total. Et puis la situation est moins dramatique (du moins concernant les décès).
J’ai hésité avant d’avouer que je pouvais me promener ici, en Allemagne. Privilège incroyable qui doit faire mal aux confinés dans de petits appartements ! Sans parler de tous ceux qui travaillent dans les hôpitaux et qui prennent tellement de risques.
C’est là-dessus que portaient les critiques des journaux en ligne de Leila Slimani et Marie Darrieussecq évoquées par Elizabeth dans son billet du 21 mars. Ces critiques, j’en ai lu quelques-unes, elles sont très dures et même haineuses (journaux obscènes, déplacés).
De nombreux écrivains écrivent leurs journaux, certains les publient. Mais les mettre en ligne c’est autre chose ! Quand on est écrivain, on a une responsabilité.
On a l’impression qu’actuellement tout le monde tient un journal intime.
Je suis persuadée que cette pratique apporte beaucoup de bienfaits en ces temps de confinement. En principe, c’est un moyen accessible à tout le monde à partir du moment où l’on sait écrire. Il suffit d’avoir un cahier et un crayon. Mais ce n’est pas évident d’écrire un journal quand on n’en a pas l’habitude, quand on est dans un milieu qui n’a pas la culture de l’écrit, quand on n’a pas le minimum de calme…
Ecrire un journal en ligne ou un blog, c’est autre chose, on veut que les autres vous lisent.
Cette pratique ne m’a jamais tentée et si j’écris ici sur ce blog, c’est à cause de son aspect communicatif. Cela me fait beaucoup de bien de communiquer par l’intermédiaire du blog, d’avoir des nouvelles de mes amis de l’APA ; cela me rassure de lire qu’ils vont bien…
C’est le moment de réfléchir sur ces pratiques diaristes (journal personnel ou blog) en temps de crise. Est-ce que cela a été fait ?
En consultant le site Mediapart (à recommander), j’ai trouvé un début de réflexion sur ce sujet dans le blog Aux confins du mois du corona, journal d’un (parmi tant d’autres) qui vit au jour le jour le confinement dû au coronavirus, à la date du mercredi 18 mars ; l’auteur (Metamorphe) ne manque pas d’évoquer Philippe Lejeune, le plus grand spécialiste du journal intime et de l’autobiographie !
Françoise BJ