Égoïsme… ou pas ?

J’aime écrire, j’ai toujours des projets d’écriture et en ce moment j’en ai un qui me tient à cœur, qui est presque terminé et que je voudrais terminer mais depuis la crise du corona, je n’arrive plus à me concentrer.
Mon esprit est totalement occupé par mes pensées qui tournent autour de cette crise terrible que nous traversons. Je pense à ceux qui sont soudain plongés dans la maladie et qui ne savent pas s’ils vont s’en sortir, je pense à tous ceux qui jour et nuit vont jusqu’au bout de leurs forces pour soigner les malades, je pense à tous ceux qui sont dans l’angoisse pour leurs parents, leurs amis, je pense à tous ceux qui ont perdu des parents, des amis, je pense à tous ceux qui  vivent confinés dans des conditions difficiles, je pense à tous ceux qui ont peur de l’avenir, qui ont peur de perdre leur travail…
Ce fichu virus change nos vies et nous plonge dans l’angoisse… Angoisse de la mort, angoisse de la crise économique qui nous attend…

Le 21e siècle est mal parti : terrorisme, guerres, crise des réfugiés, réchauffement climatique, pauvreté qui s’accroit, montée de l’extrême-droite, régimes autoritaires ou dictatoriaux dans de nombreux pays, crises sociales de toutes sortes.
On en était conscient et on essayait de changer les choses (plus ou moins mollement et sans y parvenir), mais on (je parle pour nous, classe moyenne en Occident), on continuait de vivre dans une certaine légèreté.
Et puis cet élément imprévisible qui bouleverse tout !
Je ne cesse de penser à ce bouleversement de nos vies et je ne peux pas me concentrer sur mon projet d’écriture, lié à l’autobiographie, tellement tourné vers moi-même et qui me paraît tellement égoïste. Doute !

J’aime écrire… Presque toute ma vie j’ai écrit des journaux intimes et tout naturellement, en cette période de doute, c’est là que je me réfugie. Mon journal m’a souvent aidée et continue à m’aider…
J’ai été émue par la phrase que Gérald a entendue dans la bouche d’un petit garçon de 5 ans donnant la définition d’un journal intime : c’est un cahier pour écrire ses tristesses.
Oui, mes tristesses, je les écris dans mon journal.
Ces jours derniers, quand j’ai entendu et lu que les pédagogues et les psychologues conseillaient aux enfants de tenir un journal, je me suis dit qu’écrire son journal est certes une activité égoïste mais tellement utile pour soi, pour ne pas aller à la dérive, pour ne pas sombrer dans la déprime… Il est même un outil formidable.
Il a cependant un défaut, c’est qu’il est fait pour soi, il n’est pas vraiment communicatif.
Cette communication dont nous avons tant besoin et que nous, les diaristes et les autobiographes, nous trouvons toujours dans nos rencontres de l’APA. Une communication chaleureuse et créatrice. Une communication qui nous manque puisque toutes nos réunions sont annulées…
C’est une chance de retrouver cette communication grâce au blog, proposé par Elizabeth !

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Françoise B.J., vendredi 20 mars 2020